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LE CENTURION

de lui un cadavre, s’il n’avait reçu l’assistance d’un ange ?

Ces questions sont insolubles, et renferment autant de mystères, que la langue humaine est impuissante à décrire.

Cette mystérieuse heure d’agonie est la première des heures de la Passion, et elle en fut évidemment la plus terrible. Le lendemain, Jésus devait endurer les horribles supplices de la flagellation, et du crucifiement, sans trahir aucune faiblesse. Du haut de la croix tout son sang ruissellera de toutes les parties de son corps ; il sera près d’expirer, et cependant, il restera calme, patient, conscient de tout ce qui se passe autour de lui. Il entendra blasphémer ses bourreaux, et il demandera pardon pour eux. Il écoutera le bon larron et lui fera grâce. Il parlera à son Père, à sa mère, au disciple bien-aimé.

Enfin, jusqu’à son dernier cri, il restera en pleine possession de lui-même, il gardera la plénitude de sa force. Mais il en est tout autrement durant la première heure de sa passion. Il est pourtant en pleine santé, il n’a pas encore perdu une goutte de son sang ; rien n’est venu diminuer ses forces physiques. Le supplice est encore à venir.

Et cependant, cet homme qui commandait à la mer, à la maladie, à la mort, est tout à coup pris d’une faiblesse inexplicable. Dans la plénitude apparente de ses forces, il agonise, il tremble, il