ses appartements, pendant qu’un domestique venait m’ouvrir la porte extérieure. Mon cher Tullius, tu vas bien te moquer de moi, et tu auras joliment raison ; mais avoue que mon aventure n’est pas banale, et qu’elle vaut la peine d’être contée. Si elle a une suite, je t’en ferai part.
12 janvier, 780 — Magdala.
VIII
LES DISCIPLES DU PROPHÈTE
Tout ce qu’on me raconte au sujet du Prophète est de plus en plus étrange. Le peuple croit qu’il va rétablir le royaume d’Israël, et conséquemment mettre fin à la domination de Rome sur ce pays. S’il le voulait, ce serait un rebelle redoutable. J’ai donc fait hier une course à Capharnaüm pour me renseigner au sujet de ce candidat à la royauté que la foule a déjà voulu proclamer roi dans les montagnes de la Pérée.
Et d’abord, je me suis fait montrer ceux qu’on appelle ses disciples. Cinq ou six d’entre eux étaient sur la grève du lac, assis sur les rebords de deux barques tirées sur le sable, et raccommodaient leurs filets. Je m’approchai d’eux et les fis causer.
Ce sont d’humbles pêcheurs, pauvrement vêtus, la plupart sans instruction.