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LE CENTURION

et c’était sans études préalables, sans avoir laissé son nom dans aucune école célèbre, qu’il s’était tout à coup mis à prêcher.

Quelle relation pouvait-il y avoir entre cette pauvre famille d’un bourg méprisé de la Galilée et la race royale de David ?

Ces premières objections étaient faciles à réfuter pour quelqu’un qui aurait vraiment voulu en chercher de bonne foi la solution. Il suffisait de s’enquérir avec soin de la généalogie de Jésus, et du lieu de sa naissance.

Il y avait des archives à Bethléem et à Nazareth, et parmi les témoins de la naissance de Jésus plusieurs devaient encore être vivants.

Aussi se rencontra-t-il parmi les grands de Jérusalem quelques hommes de bonne foi qui s’enquirent de ces faits, et qui apprirent ainsi la vérité.

Nicodème ben Gorion, Joseph d’Arimathie, décurions, et Gamaliel, furent de ceux-là. Nicodème rencontra même aux environs de Bethléem plusieurs des bergers qui avaient eu connaissance de la naissance de Jésus, dans la grotte de Bethléem ; et ils lui en racontèrent les merveilles. Les plus vieux n’avaient pas encore soixante ans.

De même, on pouvait interroger la mère de Jésus, ses amis, ses parents collatéraux, et l’on aurait ainsi constaté que Joseph, père putatif de Jésus, et Marie son épouse descendaient tous deux de la famille de David.