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LE CENTURION

L’ancienne Samarie était la capitale du royaume d’Israël. Elle eut ses jours de gloire, mais ils finirent d’une façon tragique. Sous le règne d’un roi impie, qui se nommait Achab, elle abandonna le culte de Jébovah ; et elle éleva un temple à Baal à l’endroit même où vous apercevez maintenant celui d’Auguste.

Jéhovah fut patient. Mais à la fin il châtia Israël. Les Assyriens furent les instruments de sa justice. Salmanasar détruisit Samarie, et emmena les tribus schismatiques en captivité. Tout ce beau pays se trouva désert, et des colons de la Perse et de la Médie vinrent s’y établir. Ils y apportèrent leurs idolâtries, pendant que les Israélites qui avaient échappé à la captivité persistaient dans le schisme.

Peu à peu ces races diverses se fusionnèrent, et tout en gardant certaines superstitions et pratiques idolâtriques, les nouveaux Samaritains prétendirent embrasser la religion de Jéhovah. Ils offrirent même de contribuer à la constructions du temple de Jérusalem. Mais les Juifs les repoussèrent avec mépris. Alors ils bâtirent eux-mêmes un temple à Jéhovah sur le mont Garizim ; et, depuis lors, Samaritains et Juifs se sont toujours traités en ennemis.

— Votre histoire est bien intéressante, Caïus ; ce n’est pas ma sœur et moi qui donnons de l’attrait à ce beau pays, mais c’est vous, qui nous en révélez si bien l’intérêt historique.