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LE CENTURION

— J’ai connu la plus jeune, l’an dernier, à Magdala. Elle se nomme Myriam, et sa beauté est remarquable. J’en ai été follement épris pendant plusieurs semaines.

— Un coup de foudre alors ?

— Oui, vraiment.

— Vous ne m’avez jamais conté cela ?

— Un militaire ne se vante jamais de ses défaites.

— Comment ! Vous avez eu un échec ?

— Complet et définitif.

— Mais, alors, c’est bien plus intéressant. Est-ce dramatique ?

— Non. Mais vous voulez que je vous raconte mon aventure, n’est-ce pas ?

— Je n’ose pas vous le demander.

— Eh ! bien, la voici.

Et Caïus fit alors en peu de mots le récit du petit roman que mes lecteurs connaissent.

— Eh ! bien, dit Camilla, quand le récit fut terminé, je veux connaître cette femme.

— Ce sera facile à vous. Mais vous me pardonnerez de ne pas m’offrir comme intermédiaire. Il me reste pour elle un sentiment de profond respect, et je ne voudrais pas faire une démarche qu’elle pourrait attribuer à une curiosité malsaine.

— Je vous comprends, Caïus. C’est un sentiment de discrétion et de délicatesse qui vous éloigne d’elle.

Caïus fit un signe d’assentiment, et les deux amis reprirent leur cavalcade vers le Nord. Ils