serait un mélange de Platon et de Moïse, je lui dis : « Bien certainement, Maître, vous ne prétendez pas abolir la loi Mosaïque et le sacerdoce ?
— Il m’a répondu : je ne suis pas venu abolir la Loi, je suis venu l’accomplir… Mais on ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin nouveau les romprait, il se répandrait et les outres seraient perdues.
Et mon regard continuant de l’interroger, il ajouta : « On ne coud pas une pièce de drap neuf à un vieux vêtement. »
Je compris qu’il voulait me dire : Votre Platon, votre Socrate, et votre sacerdoce Juif sont de vieilles outres et de vieux vêtements : Que voulez-vous que j’en fasse ?
Je fronçai les sourcils, et lui tournai le dos.
Gamaliel. — Vous admettrez que c’était répondre bien spirituellement à un docteur d’Israël qui venait lui apprendre comment accomplir sa mission ?
Onkelos. — Mais, n’était-ce pas offensant pour moi, et méprisant pour les grands philosophes de la Grèce ?
Gamaliel. — Non. Car, au fond, il vous faisait une observation très juste et très vraie. Vous lui parliez de rénovation religieuse ; c’était dire que vous vouliez faire de la vieille religion un vin nouveau, mais vous prétendiez conserver les vieilles formules et le vieux culte. Il vous a répondu qu’il fallait mettre le vin nouveau dans des outres