bouche de Platon, de Socrate ou de Zénon. Il y a du divin dans le génie humain, et le divin ne peut arriver jusqu’à nous qu’en s’humanisant, mais c’est toujours du divin. Je ne crois pas vraiment que Jésus ait jamais étudié la philosophie grecque, mais supposé qu’il y ait vraiment puisé quelques-unes des vérités qu’il enseigne, elles n’en seraient pas moins divines, et dès lors il a bien le droit de dire à ses disciples : « Ces vérités viennent de Dieu ».
Onkelos. — Mais nos philosophes n’étaient ni des dieux, ni des prophètes, comme les hommes que Jéhovah a envoyés au peuple Juif pour lui enseigner la vérité.
Nicodème. — Non, sans doute, et ils n’étaient pas inspirés. Mais c’est là précisément, mon cher Onkelos, un grand problème historique qu’il s’agirait d’approfondir.
D’où sont venues à l’humanité les vérités que les grands génies ont connues et enseignées ? Nous croyons, nous, à une révélation primitive faite à l’homme par Dieu lui-même ; mais comment les autres peuples ont-ils acquis la somme de vérité que nous trouvons dans leurs livres ?
La révélation primitive leur a-t-elle été transmise par la tradition ? Ou bien se sont-ils élevés par les seules forces de leur raison à la connaissance des vérités primordiales ?
Tel est le problème historique. Mais quoi qu’il en soit, la vérité est toujours la vérité. Et qu’elle