pu vivre pendant de si longs siècles sans réalisation ? L’homme se lasse vite d’attendre.
Nicodème. — C’est vrai ; et c’est pourquoi je vois dans ce phénomène historique une cause surnaturelle. Et j’y trouve une preuve de plus que Jéhovah a toujours protégé Israël.
Parfois la discussion s’engageait immédiatement sur Jésus de Nazareth et sur son enseignement, que tout le monde déclarait extraordinaire, mais dont on ne voulait pas reconnaître le caractère divin.
Onkelos était le plus ardent à repousser toute idée de divine inspiration dans les discours du Nazaréen.
— Il y a certainement, disait-il à Gamaliel l’Ancien, dans la prédication de Jésus des doctrines qui existaient avant lui. Il emprunte bien des choses à la philosophie grecque.
Gamaliel. — Et quelles déductions tirez-vous de ce fait en supposant qu’il soit vrai ?
Onkelos. — J’en déduis et conclus qu’il trompe ses disciples en leur disant que tout enseignement est divin.
Gamaliel. — Mais, mon cher Onkelos, Jésus ne doit pas repousser une vérité parce que quelques-uns de vos philosophes l’auraient enseignée avant lui. La vérité a par elle-même le caractère divin, et elle ne perd pas ce caractère en passant par la