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LE CENTURION

appartenaient à la Chambre des Anciens, dans le Sanhédrin. Mais bien loin d’avoir la morgue des princes des Prêtres, ils étaient des modestes et des timides.

Par leur origine, et par leurs relations ils appartenaient donc à ce qu’on est convenu d’appeler la classe dirigeante ; mais la classe qui dirigeait vraiment était le sacerdoce.

Contents de leur sort, sans ambition du côté du pouvoir et des honneurs, ils ne demandaient qu’à vivre en paix, en attendant la venue du Messie.

Neveu de Gamaliel, Nicodème avait suivi ses leçons, et il était devenu lui-même docteur en Israël. Il appartenait à la secte des pharisiens, mais au parti des modérés. Il ne se serait pas battu pour le triomphe de la justice et de la liberté ; mais il blâmait dans l’occasion ceux qui les refusaient aux autres. Joseph d’Arimathie était dans les mêmes sentiments.

Sans autorité sur les autres membres du Sanhédrin, ils jouissaient tous deux de la considération de tous, comme de l’estime publique, et ils évitaient avec soin tout ce qui pouvait les leur faire perdre.

Cherchant de bonne foi la vérité, ils avaient de secrètes sympathies pour Jésus, et s’affligeaient de la guerre à outrance que leurs collègues préparaient contre le jeune prophète. Mais ils avaient peur de se faire des ennemis et de compromettre leur position, en se déclarant ouvertement ses disciples.