qui assaille la flotte d’Énée, quand elle a quitté la côte de Sicile.
Le vieil Éole avait mis au service de Junon les plus violents sujets de son royaume ; l’Aquilon et le Notus vinrent à leur aide.
Les malheureux Troyens virent leurs navires désemparés, dispersés, et ils ne furent enfin sauvés que par l’intervention de Neptune à qui appartient l’empire des mers, et qui ne s’était pas aperçu d’abord que les enfants d’Éole troublaient profondément ses États.
Ce fut sur la côte de la Libye, non loin de Carthage, que le héros Troyen trouva un havre où il put rallier ses vaisseaux.
Eh ! bien, ma mère, nous aussi nous avons essuyé une affreuse tempête entre la Sicile et la côte libyque, et nous n’avons échappé au naufrage qu’en nous réfugiant dans le port de Carthage.
Est-ce encore Junon qui s’acharne sur les descendants des Latins ? J’espère que non, puisque Jupiter a prédit que l’irascible déesse s’apaiserait avec le temps, et finirait par protéger les Romains !
Quoi qu’il en soit, nous avons pu juger que la description de la tempête imaginée par Virgile n’est pas exagérée, et nous sommes bien heureux d’avoir retrouvé le même port qu’Énée.
Carthage ! Quels souvenirs historiques et mêmes poétiques ce nom me rappelle !
C’est ici que le héros de Virgile fut si près de manquer à sa mission. C’est le théâtre de ses