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il pourra le faire en Chine et dans certaines autres contrées, un nouvel ordre de choses, le christianisme ne s’y introduira qu’après cette transformation accomplie. Jusque-là, le rôle de nos missionnaires se réduira donc à l’étude, féconde en enseignements, de la langue et des institutions nationales.


L’économiste devra se féliciter de cette transformation du Japon, qui jettera dans le grand courant industriel les ressources immenses d’un vaste territoire. Le gouvernement japonais conserve avec un soin jaloux ces ressources, et d’une main parcimonieuse dispense aux commerçants étrangers ce qu’il est contraint de donner pour suivre la lettre des traités qui le lient. Mais laissons-lui le loisir d’apprécier les bienfaits de notre civilisation et les avantages qu’il peut retirer d’un commerce libre de toute entrave ; en même temps efforçons-nous, par une politique à la fois ferme et franche, de le maintenir dans l’observation de ses devoirs, et d’écarter de son esprit la crainte de la conquête ; nous verrons peu à peu tomber les barrières qui se sont brusquement élevées autour de nos comptoirs au Japon dès le lendemain de leur création,

    missionnaires ont dû renoncer entièrement à toute tentative de ce genre.