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pour les relations avenir des étrangers avec le gouvernement du taïcoun.

Un fâcheux événement vint cependant jeter la tristesse au milieu de cette période de tranquillité. — Le 21 novembre 1864, deux officiers de l’armée anglaise, le major Baldwin et le lieutenant Bird, du 20e régiment de ligne, se promenant à cheval dans les environs du temple de Kamakoura, à six lieues de Yokohama, tombaient sous le sabre d’assassins inconnus. — Le châtiment toutefois ne se fit pas longtemps attendre : le principal auteur du crime, le lônine Shimidzo-Séidji, découvert et arrêté trois semaines après l’événement, subit le dernier supplice à Yokohama, en présence des troupes anglaises formées en carré sur le lieu de l’exécution[1]. — Son attitude fanatique et ses dernières paroles prouvèrent indubitablement son identité. Huit jours avant, deux affiliés d’une bande dont le lônine Shimidzo était le chef avaient également eu la tête tranchée. Cette expiation publique et solennelle ne put laisser de doutes sur la non complicité et le tardif bon vouloir des autorités japonaises ; suivant leur dire, le triste événement ne fut, politiquement parlant, « qu’un léger nuage dans un ciel serein. »

  1. La veille de l’exécution, le condamné fut promené à cheval dans les différents quartiers de Yokohama. Sa tête resta exposée, pendant trois jours, à la principale porte de la ville.