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Simonoseki, les ministres étrangers se rendraient à Yedo pour conférer avec les membres du gouvernement, et qu’ils seraient accompagnés par les divisions alliées. Nous appareillâmes le 5 octobre pour la baie de Yedo avec la Sémiramis et le Dupleix ; trois corvettes hollandaises et cinq ou six navires anglais complétaient la petite escadre, qui fut rendue en quelques heures à son nouveau mouillage.

Le fond du golfe de Yedo est peu praticable aux gros navires, en raison de la faible profondeur de l’eau au delà de Kanagawa. Nous dûmes jeter l’ancre à deux milles au sud des défenses de la rade : cinq forts en ligne droite, bâtis sur pilotis, montraient au-dessus de l’eau leur escarpe polygonale en maçonnerie ; à deux milles en arrière des forts, une suite de collines basses bordait l’horizon d’une ligne confuse de verdure et d’édifices à peine perceptibles dans l’éloignement ; c’est ainsi qu’apparaît Yedo vu de la mer. À gauche, une rangée de collines qui, plus élevées, nous cachait le mouillage de Yokohama ; non loin des forts, un petit groupe de navires portant la flamme et le pavillon du taïcoun était à l’ancre auprès de grosses jonques marchandes[1].

La capitale officielle du Japon se recommande

  1. Les Japonais, en raison des inconvénients du mouillage de Yedo, ont récemment adopté comme arsenal provisoire un petit