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dans ses entreprises sur Miako, parvinrent à Yokohama, elles furent joyeusement accueillies des deux parts. Toutefois, par la suite, une préoccupation parut vivement peser sur le vice-ministre japonais. La présence prolongée des escadres à Simonoseki, en relations avec le daïmio rebelle, et surtout le maintien de quelques navires au mouillage du détroit, le contrariaient visiblement. Ses arguments pour obtenir leur rappel immédiat se succédaient sans relâche. Profitant de cette disposition d’esprit, les ministres étrangers lui firent entendre que ce rappel serait conditionnel, et n’aurait lieu qu’après le règlement des points sur lesquels ils comptaient obtenir prochainement satisfaction définitive.

Pendant ce temps, Yedo avait vu s’accomplir le premier acte d’exécution de la sentence prononcée contre le daïmio de Nagato, déclaré définitivement hors la loi, condamnation retombant, suivant la loi japonaise, sur sa famille et ses serviteurs. Une proclamation, affichée un matin dans les rues de Yedo, avait annoncé pour le lendemain la destruction du palais du prince, situé, comme ceux des autres daïmios, dans le quartier noble de la ville. Après avoir rappelé en termes pathétiques la destruction d’une partie de la capitale et les dangers courus par la personne auguste du mikado, la proclamation concluait ainsi :