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de la colonne en marchant sur Simonoseki et les principaux ouvrages, remorquées par le Tancrède et le Ta-kiang ; puis les Anglais remorqués par le Perseus, l’Argus et la Coquette ; enfin les Hollandais par l’Amsterdam. Ces divers bâtiments lancent, tout en s’avançant vers la côte, de la mitraille sur le point vers lequel se dirige le convoi. La plage de débarquement forme une étroite ligne de sable de quelques mètres, au pied d’un mamelon escarpé couvert de bois et de broussailles. À neuf heures les troupes sont à terre, rangées en colonne sur la plage, lorsque les deux amiraux arrivent avec leurs états-majors ; ils donnent le signal de marcher en avant, et tandis que quelques compagnies de marines gravissent le mamelon, nos marins, se portant à cinquante pas plus loin, pénètrent sans coup férir dans le premier ouvrage ennemi. Cet ouvrage, sur l’emplacement de celui que nous avions détruit l’année précédente, se compose de deux batteries : la première, armée de six pièces en bronze de 18 et 24, sur affûts de côte à pivot, et d’une pièce de campagne ; la seconde, située immédiatement au-dessus, sur la croupe du mamelon, armée de cinq pièces de côte. Les pièces n’ont pas été démontées par le tir de la veille, mais nos projectiles, dont les traces sillonnent la crête des solides parapets, ont dû rendre les batteries intenables pour les servants. Ces pièces ont été enclouées la veille au soir ; on