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Nous appareillons à notre tour, pour nous rapprocher, ainsi que l’Euryalus et le Conqueror, de la première division. Les trois navires mouillent à onze ou douze encablures des batteries situées en face de Tanaoura. L’amiral Jaurès se rend à bord de l’Euryalus ; à ce moment, trois heures quarante minutes, comme les corvettes terminent l’opération d’embossage, les commandants en chef se décident à ouvrir le feu ; un coup de canon, tiré de l’Euryalus, sert de signal ; la première division y répond par une bordée générale de toutes ses pièces.

Nos boulets sont à peine arrivés à terre que la côte ennemie se couvre de fumée sur toute la longueur ; ce sont les Japonais qui, n’attendant que notre premier coup, viennent de riposter par une décharge générale. À côté des batteries reconnues la veille, il est facile de compter d’autres ouvrages dont on ne soupçonnait pas l’existence, notamment une batterie rasante à l’entrée de la vallée occupée l’année précédente par la Sémiramis. Des trois batteries de cette vallée et du grand ouvrage situé en face de Mozi-saki, part un feu très-vif, auquel ripostent non moins vigoureusement les corvettes ; autour d’elles la mer blanchit sous le ricochet des projectiles. Une épaisse fumée enveloppe bientôt

    quitta la côte de Kousi-saki et essaya de communiquer avec l’Euryalus ; les navires étant déjà à leur poste, il lui fut donné l’ordre de se retirer, ce qu’il fit avec précipitation.