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n’aura lieu qu’à l’heure où le courant, sortant du détroit, deviendra contraire. Cette circonstance oblige à différer le mouvement jusqu’à deux heures du soir le lendemain.

Les conjectures relatives aux dispositions pacifiques de la province de Bouzen se trouvèrent justifiées. Vers huit heures du soir les gouverneurs de la petite ville de Tanaoura se rendirent à bord de la Sémiramis. Se doutant des préparatifs d’attaque des divisions alliées, ils venaient assurer l’amiral de leurs dispositions pacifiques : « Nous avons, dirent-ils, quelques forts et canons sur notre côte ; mais ils n’ont d’autre but que notre protection ; nous espérons qu’on voudra bien les épargner. » On s’empressa de les rassurer à cet égard. Ils parurent assez mal informés relativement aux dispositions de leurs voisins, et se retirèrent après avoir disserté en termes généraux sur les malheurs de la guerre.

La nuit se passa sans incident particulier. Un canot, parti de la côte de Nagato, s’était présenté la veille au soir le long de l’Euryalus ; un officier, évidemment de grade inférieur, qui le montait, avait demandé à parler au vice-amiral anglais ; il lui fut répondu qu’on ne parlementerait qu’avec des officiers d’un rang suffisamment élevé et dûment accrédités par le prince de Nagato. Le messager s’éloigna.