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time avait même été exposée sur une place d’Osaka, avec une inscription le désignant comme celle d’un ami des étrangers. Des jonques marchandes passant le détroit de Simonoseki avaient été arrêtées, brûlées, et les capitaines mis à mort. Tous ces faits avaient enfin ouvert les yeux du mikado. Au dire de Takemoto, le taïcoun avait reçu de Kioto l’ordre de châtier le prince rebelle. Ce dernier se disposait à la défense, et Satzouma, Higo, Bouzen, ainsi que quelques autres daïmios, devaient réunir les troupes destinées à marcher contre lui.

Mis confidentiellement par les ministres européens au fait de leurs résolutions, Takemoto parut approuver l’expédition projetée. Tandis que le taïcoun ferait acte de vigueur, les étrangers, en prenant les armes contre l’ennemi commun, contribueraient à raffermir le parti qui leur était favorable. Il demandait seulement que l’expédition fût tenue secrète jusqu’au lendemain de son départ : à ce moment, le gouvernement de Yedo, officiellement prévenu, protesterait pour éloigner toute idée de complicité aux yeux de la nation, mais trop tard pour arrêter les flottes alliées.

Dans les derniers jours de juillet, le paquebot anglais déposa à Yokohama, à la grande surprise des autorités, deux Japonais, vêtus à l’européenne, se disant officiers de Nagato. Ils ne venaient pas de leur province, mais bien de l’Europe et de Londres,