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taïcoun eurent le dessus, purgèrent de la présence de ces ennemis intérieurs la province de Yamato. Les débris des bandes mises en déroute se réfugièrent dans la chaîne de montagnes qui court du sud au nord de cette province.

Un haut fonctionnaire japonais était venu, avec plus ou moins de secret, porter à Yokohama la nouvelle de ces événements. C’était le vice-ministre Takemoto-Kaï-no-Kami, homme intelligent, de manières conciliantes, et qui, à l’époque d’une meilleure entente, de 1860 à 1863, avait déjà tenu de nombreuses conférences avec les représentants étrangers. Takemoto paraissait avoir joué un rôle important dans les derniers événements qui l’avaient ramené aux affaires avec les hommes de son parti, entre autres le daïmio Sakaï que nous avons déjà vu figurer dans ce récit. Il paraissait posséder la confiance du taïcoun, ou, si le taïcoun en personne ne gouvernait pas, du nouveau conseil qui dirigeait les affaires. Ses confidences firent persévérer les ministres étrangers dans leurs desseins. Le danger, éloigné momentanément, pouvait reparaître. Le daïmio de Nagato restait encore impuni dans ses domaines : il est vrai que le nombre de ses adhérents s’éclaircissait de jour en jour, grâce à ses propres excès. Le prince avait, dans ces derniers temps, tiré sur un vapeur de Satzouma et fait exécuter un officier de ce prince. La tête de la vic-