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loigner de Miako. — Nagato avait cru pouvoir faire oublier cette honteuse comédie en exécutant un brillant coup de main contre les étrangers ; il avait fait tirer, de ses batteries de Simonoseki, sur les navires de diverses nations (juillet 1863). Ses bulletins de victoires n’avaient eu aucun succès. — L’arrivée de troupes taïcounales avait alors permis d’intimider ses partisans et de leur faire abandonner Miako, dont la garde avait été remise à plusieurs autres daïmios plus sûrs.

L’éloignement momentané du prince de Nagato et de ses partisans avait facilité le retour du taïcoun dans sa capitale ; il y était rentré sain et sauf ; mais la situation des étrangers, même en admettant le bon vouloir du gouvernement de Yedo à leur égard, se ressentait nécessairement de son abaissement.

Le gouvernement de Yedo, dans ces temps difficiles, avait joué un double rôle : acceptant en apparence la mission dont le pays le chargeait par la voix du mikado promettant, pour sauver son existence, d’arriver à dompter les étrangers envahisseurs, il accédait en même temps aux demandes d’indemnité de l’Angleterre, remettait en quelque sorte Yokohama entre les mains des commandants des forces étrangères, et, tout en publiant le décret d’expulsion, déclarait en secret qu’il ne serait pas exécuté. Les événements que nous venons de résumer se passaient dans l’été de 1863 ; depuis cette