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de l’élément étranger au Japon n’eût été de nature à y troubler jusqu’à un certain point l’économie commerciale et l’état politique ; mais cette secousse était le résultat inévitable d’une séquestration de trois siècles, qu’ils avaient rompue de leur plein gré et qu’il était désormais impossible de rétablir. Quels étaient ces dangers ? où était l’ennemi commun ? C’est ce que se refusaient à dire les nobles membres du Gorogio.

Leurs propres paroles trahissaient leurs desseins secrets. Ils promettaient, après l’évacuation de Yokohama, sécurité, bons rapports et commerce. Mais Hakodadé, situé au nord du Japon, se trouve trop éloigné des centres de production des principaux produits commerciaux ; quant à Nagasaki, la présence des étrangers dans cette ville y aurait les mêmes effets qu’à Yokohama, à moins de les soumettre au régime d’isolement et de vexations qui a rendu l’îlot de Désima tristement célèbre. C’était assurément le but que le gouvernement taïcounal se flattait d’atteindre, employant tour à tour, avec une persévérance tout orientale, la persuasion, les menaces et la secrète protection des assassins. Osaka, Yedo marquaient déjà les étapes de ses progrès dans cette voie ; Yokohama ne serait certainement pas la dernière.

Les représentants des États-Unis et de la Hollande, quoique surpris par ces étranges communi-