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cité avec ce parti relativement à notre expulsion, soit qu’il n’eût pas assez de pouvoir ou d’énergie pour lui résister. Différents bruits annoncèrent la guerre civile comme ayant éclaté sur divers points. Des rebelles étaient en armes dans la province de Mito. Une batterie située sur l’île d’Avadsi avait tiré, disait-on, sur un vapeur portant le pavillon du Taïcoun.

Depuis le combat de Kagosima, les autorités anglaises n’avaient reçu aucune nouvelle de leur ancien adversaire ; elles ignoraient encore entièrement les effets de leur bombardement et les résolutions qu’il avait pu inspirer au prince de Satzouma. Il ne leur restait donc, en attendant les nouvelles instructions demandées en Europe, qu’à maintenir le statu quo. Leur division resta tranquillement mouillée sur rade de Yokohama, à côté de nos navires.

Le commerce continuait dans cette ville, augmentant sensiblement en ce qui concernait l’exportation du coton, mais tendant à décroître progressivement pour l’article de beaucoup le plus important : la soie n’arrivait de Yedo, où elle passe avant d’être portée sur le marché de Yokohama, qu’en quantités de plus en plus restreintes. Lorsqu’un ministre ou un consul se faisait vivement l’interprète des réclamations de la colonie étrangère, un nouvel arrivage apparaissait aux entrepôts de la douane