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terre ferme un canal long de cinq à six kilomètres et de largeur variable ; des îlots et des récifs surgissent de la mer à l’entrée du canal, de telle sorte qu’en arrivant du large deux passes se présentent aux navires. Les Anglais prirent celle qui longeait la ville. Les deux rives et les îlots leur apparurent armés de batteries. Le plus grand nombre défendait la ville même, devant le front de laquelle elles se succédaient presque sans intervalle ; les palissades d’un camp étaient dressées sur les hauteurs. Autour des pièces se tenaient de nombreux soldats, agitant leurs éventails et suivant de l’œil les navires ; à leur nombre, à leurs mouvements, ils paraissaient prêts à ouvrir le feu partout au premier signal d’alarme. Malgré ce que pouvait avoir de menaçant cette attitude, et la supériorité de forces représentée par les batteries japonaises, le vice-amiral Ruper vint mouiller avec sa division vis-à-vis la ville, à environ cinq encablures (1000 mètres) des batteries les plus proches. L’énorme profondeur de l’eau dans toute la baie rendait fort difficile le choix d’un bon mouillage ; peut-être aussi les Anglais voulaient-ils, par cette preuve de confiance, témoigner de leur désir d’arriver à une solution pacifique.

Pendant que les officiers masters des bâtiments étaient envoyés de tous côtés dans la baie pour faire des sondages, plusieurs chefs japonais arrivèrent à