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flots de population, sans remarquer le moindre symptôme de malveillance ; cette foule, sans manifester d’autre sentiment que celui de la curiosité, assistait au combat comme à un spectacle, discutant et jugeant la justesse de chaque coup. Nos deux envoyés, conduits aussitôt chez l’Obounio ou maire de la ville, étaient gracieusement accueillis par ce fonctionnaire ; il les faisait asseoir à la place d’honneur et écoutait leurs explications ; enfin, recevant de leurs mains la proclamation, il l’expédiait, séance tenante, au prince de Bouzen par un messager extraordinaire.

À midi, les embarcations sont armées en guerre ; elles s’apprêtent à recevoir la compagnie de marins fusiliers de la frégate (lieutenant de vaisseau Miet) et celle des chasseurs du bataillon d’Afrique passagers à bord (capitaine Côte), en tout 250 hommes placés sous le commandement du capitaine de vaisseau Le Couriault du Quilio. Le chef d’état-major accompagne la colonne, qui doit exécuter les opérations que nous avons indiquées plus haut.

L’appel terminé, les hommes embarquent ; les canots se rangent sur deux lignes. La petite flottille avance lentement, en raison du courant qui la prend en travers ; enfin elle approche de la rive, au pied de mamelons qui s’étendent sur la droite et dominent la batterie en arrière. Les chaloupes lancent quelques obus pour éclairer le bois, les