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où l’on remarquait du mouvement, produisent un effet semblable. L’ennemi ne répondant pas, le tir n’est continué que très-lentement sur la batterie et les points environnants.

Vers neuf heures, le terrain paraissant abandonné, le Tancrède, mouillé en dehors de nous et prenant la batterie d’enfilade, reçoit l’ordre de se porter en avant dans la passe, afin de reconnaître les ouvrages plus éloignés. Il appareille et passe le long de notre bord. Un moment après, alors qu’il se présente dans la ligne de tir de la batterie, celle-ci se couvre de servants et ouvre subitement sur l’aviso un feu à ricochet fort bien dirigé. Le Tancrède stoppe sa machine et riposte de ses quatre pièces, tandis que la frégate couvre de projectiles les parapets de l’ennemi. Nos boulets à percussion éclatent sur les pièces et renversent les servants ; au milieu d’un nuage épais l’un des canons apparaît la volée dirigée vers le ciel. La batterie n’a pas encore tiré une douzaine de coups qu’elle est évacuée par ses défenseurs. Pendant ce temps, le Tancrède a effectué son évolution un peu plus loin. Il revient mouiller près de nous sans être inquiété. Le lieutenant de vaisseau Julhiet, son capitaine, vient à bord. Le Tancrède a reconnu sur l’avant, du côté de Simonoseki, d’autres ouvrages qui s’apprêtaient à faire feu à leur tour. Sur celui qu’il a essuyé, trois boulets l’ont sérieusement atteint, l’un