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criblée par les projectiles ; par un hasard providentiel, personne n’avait été atteint, sauf par de légers éclats de bois.

Le lendemain, en entrant à Nagasaki, le Kien-chan rencontrait à la sortie de ce port la corvette la Méduse, faisant route pour le détroit. M. Lafon se rendit à bord, remit son rapport au commandant, et lui donna des détails sur l’agression qu’il venait de subir.

La Méduse, ainsi que le disait le rapport de M. de Polsbrock, se rendant à Yokohama avec ce fonctionnaire passager à bord, avait pris à Nagasaki un pilote indigène pour la mer Intérieure. Le commandant, M. de Casembroot, informé de l’attaque du Kien-chan, ne crut pas néanmoins devoir changer de route. Les Hollandais, ces vieux et paisibles alliés des Japonais, auxquels ils avaient enseigné l’art moderne de la guerre, croyaient pouvoir passer impunément devant leurs canons. Toutefois, lorsque la Méduse se présenta, le 11 juillet au matin, à l’entrée extérieure du détroit, tout était préparé pour l’éventualité d’un combat à soutenir. La ville de Simonoseki apparut bientôt au fond du détroit, longeant le bord de la mer au pied des collines. Lorsque la Méduse n’en fut plus qu’à une certaine distance, et que les couleurs furent déployées, quelques coups de canon, probablement des signaux, partirent d’une batterie et d’un brick à