Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.

raga et gagnons le large ; une mer houleuse et le vent contraire ralentissent notre marche. Dans l’après-midi, l’on signale la corvette la Méduse et l’on met aussitôt le cap sur ce bâtiment. Vers cinq heures les deux navires mettent en panne ; une baleinière est mise à la mer, et l’aide de camp de Barbarin parvient, malgré la houle, à accoster un moment la Méduse sous le vent. Il regagne bientôt la frégate avec deux rapports, celui du capitaine du Kien-chan, et celui que M. de Graëf van Polsbrock, consul général des Pays-bas, passager à bord de la corvette hollandaise, adresse à l’amiral sur un violent combat que ce bâtiment a dû livrer, en passant à son tour le détroit de Simonoseki.

Donnons d’abord le récit des dangers auxquels avait échappé notre petit aviso le Kien-chan : Le 8 juillet, à cinq heures du matin, le bâtiment, mouillé à l’entrée intérieure du détroit, se disposait à lever l’ancre, lorsqu’un canot, monté par huit hommes et deux officiers japonais, se présenta le long du bord et adressa plusieurs questions au pilote indigène qui se tenait sur la passerelle : « Quel était le navire ? d’où venait-il ? » et d’autres questions qui ne furent pas comprises. Ces officiers ne se faisant pas reconnaître, il leur fut intimé l’ordre de s’éloigner. Le canot repartit du côté de Simonoseki ; un quart d’heure après, le Kien-chan appa-