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mais l’un et l’autre savent qu’il n’est pas exécutable. Aujourd’hui notre intention est d’aller en grand nombre à Miako où le taïcoun est encore, entouré d’ennemis qui cherchent à le détrôner pour se faire nommer à sa place. Nous voulons lui rendre la liberté, ce qui lui permettra de justifier ses actes et de faire revenir le mikado sur sa détermination. »

Le daïmio concluait par une bizarre requête. Il demandait à l’amiral un ou plusieurs de ses navires de guerre pour l’aider à transporter, sous pavillon japonais, les troupes qu’il était nécessaire d’envoyer le plus tôt possible à Osaka. Les vapeurs du taïcoun étaient tous, à l’exception d’un seul, employés à diverses missions ou hors d’état de prendre la mer. Cette proposition fut, comme on le pense bien, immédiatement repoussée, un pavillon étranger ne pouvant jamais, sur un navire de guerre, se substituer aux couleurs nationales. Une autre combinaison s’offrait. Les amiraux pouvaient prêter au taïcoun l’appui demandé et paraître avec leur pavillon devant Osaka où, par la même occasion, ils déposeraient les troupes japonaises. Le daïmio parut ne vouloir à aucun prix un concours aussi manifeste : « Cette fois encore, assurait-il, le gouvernement de Yedo allait tenter, à lui seul, le rétablissement de l’ordre au Japon ; il espérait y réussir sans employer la force. Dans le cas où la présente entreprise échouerait, il se déciderait enfin