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— L’Yankee si, pour de bon, plus lisse est qu’une orange

    Ayant communié tard, de la noix vomique ;
    — Un nez postiche au juif, moins que le sien comique ;
    — Pendant l’ivresse, avant le serrement complet,
    Un aphrodisiaque au pendu ; — le soufflet
    A qui s’escrime contre un feu de cheminée
    Réfractaire ; — à qui sort d’un livre, auguste aînée,
    Une idyllique fleur sèche, un aplatissoir ;
    — A qui, sagace, en paix laisse une aragne un soir,
    S’assurant une passe heureuse, un porte-chance ;
    — Lorsque en gants de peau vers l’eau bénite elle avance
    Son médius rebelle, à la dévote, un truc
    Pour ne rien gaspiller ; — quand l’express, truck par truck,
    Brûle en route un marchand train, à qui voit leur lutte,
    Un pronostic ; — le soir venu, quand, dans sa hutte,
    Pour son somme il s’apprête, au noir, des bigoudis ;
    — Quand, martelant le sol, dans ses doigts engourdis
    Souffle un mal inspiré dyspeptique, une boule
    Puante à qui de près lui parle ; — un jour sans houle,
    De l’avance au vapeur qu’oseur brave un voilier ;
    — Au piéton qu’un sellé cheval sans cavalier
    Dépasse, un coup double à demi-tour sur l’échine ;
    — A l’ouvrière, en juin, qui, cousant sans machine,
    Se tette une phalange, une rose à tenir ;