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Les Exploits d’Iberville

moment où celui-ci se présente pour ouvrir la portière :

— Quelle est cette mauvaise plaisanterie ? demande-t-il d’un air sévère.

— C’est moi qui vais vous répondre, mon cher Urbain, fit le comte de Langeac en présentant galamment sa main à Yvonne pour l’aider à descendre, mais seulement quand vous aurez présenté vos amis à madame. Rendons-nous au grand salon.

Yvonne, modeste et gracieuse, gagna de suite le cœur des invités par quelques bonnes paroles sans prétention, comme elle avait dès le premier abord charmé tous les yeux par sa beauté.

— Mais enfin, allez-vous m’expliquer le motif de cette acclamation pour le moins intempestive ?… demandait quelques instants après Urbain au comte de Langeac.

— Chez nos pères, on chargeait la beauté de remettre le prix du courage et de la valeur, interrompit le comte avec une galanterie un peu surannée… madame, veuillez prendre communication de ce pli ! continua-t-il en présentant un large parchemin à la jeune femme.

Yvonne déplia ce parchemin aux armes royales, mais dès les premières lignes :

— Ah ! mon Dieu ! s’écria-t-elle en portant la main à son cœur, une ordonnance royale qui…

— Une ordonnance royale ? interrompit Urbain.