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Les Exploits d’Iberville

Dans le cours de la matinée, il s’enferma avec le malade qui fit demander peu après le curé et le notaire.

La conférence dura une grosse heure, et quand le comte de Langeac sortit de l’appartement, il avait les yeux humides et portait à la main un large pli cacheté de cire noire.

Le vicomte perdit tout-à-fait connaissance dans l’après-midi et vers le soir, il s’éteignit tout doucement.

Ses funérailles eurent lieu trois jours après, sans pompe, sans éclat, comme il l’avait demandé avant sa mort.

Tous les anciens commensaux du marquis Duperret-Janson, accourus à la nouvelle du retour d’Urbain, y assistaient.

Au repas des funérailles, avant de se mettre à table, les domestiques du château furent réunis dans le salon d’honneur par les ordres du comte de Langeac. Alors celui-ci, prenant la main d’Urbain, l’y conduisit, suivi de tous les gentilshommes du voisinage. S’adressant au personnel du vieux manoir formé en demi-cercle :

— Mes amis, dit-il, voici votre nouveau maître qui sera tendre et bon pour vous comme le fut le marquis Duperret-Janson. En attendant qu’il obtienne l’autorisation d’en prendre le nom, criez avec moi : Vive monsieur Urbain.