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Les Exploits d’Iberville

Le château, si bruyant du temps d’Urbain, prit un air sombre, ennuyé, triste et maussade comme son nouveau maître.

Il y avait deux ans que le vicomte menait cette vie isolée, quand un exprès de son cousin de Vertuchoux vint lui apprendre la mort du baron de Landernau, assassiné dans son hôtel à Paris. Le chevalier de Vertuchoux se rendit même quelque temps après à la Belle-Jardinière afin de régler le partage des biens du baron, mort sans autres héritiers que ses deux cousins.

L’intéressant chevalier de Vertuchoux était bien changé depuis que nous l’avons vu au repas des funérailles du marquis. Comme un grand nombre d’avares, s’il était rapace et pingre pour son prochain, s’agissait-il de sa personne, le chevalier ne se refusait aucune des jouissances de la vie.

Court au physique, possédant des tendances à l’embonpoint, il était passé à l’état de petite boule de graisse, aux allures apoplectiques, bien différent en cela de son cousin, le vicomte de la Bouteillerie, qui semblait, après ces deux années, plus sec, plus parcheminé que jamais.

L’accueil au château ne fut pas bien tendre pour M. de Vertuchoux qui ne sembla en aucune façon s’en apercevoir.

Dès le même soir de l’arrivée du chevalier, les deux cousins s’enfermèrent immédiatement après souper, pour causer de leurs affaires.