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Les Exploits d’Iberville

jours de minute en minute à l’horizon. Nu tête, les cheveux aux vents, se tenant d’une main aux haubans, promenant de l’autre sa lorgnette sur la mer, d’Iberville les observait avec la plus grande attention, le premier surtout.

— Urbain, cria tout-à-coup le commandant au jeune officier qui était monté sur les barres de perroquet, avons-nous la bonne course ?

— Oui, commandant.

— Allons-nous bien droit à la rencontre du premier ?

— Oui, commandant.

— Est-il assez près pour le distinguer ?

— Oui, commandant, à chaque tangage, je vois son bois.

— Bien. Quelle sorte de vaisseau est-ce ?

— À sa grosseur, je présume que c’est une frégate. Ça me paraît du reste le plus gros des trois.

— Allons, tant mieux.

Puis enfonçant les tuyaux de sa lunette, d’Iberville qui était monté sur les enfléchures sauta sur le pont.

— Enfants, dit-il à ses matelots qui observaient chacun de ses mouvements, vous aurez une lutte digne de vous et les marins d’Iberville vont prouver une fois de plus ce dont ils sont capables. Ça m’ennuyait de me présenter devant le fort Bourbon sans avoir tiré un coup de canon. Eh bien ! nous sommes servis et messieurs les goddem viennent nous fournir ce