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Les Exploits d’Iberville

— Eh bien ! il est temps, partons. Va d’abord inspecter les environs et constater qu’il n’y a rien d’insolite.

Pierre revint après une absence d’une dizaine de minutes.

— Pas un chat, dit-il, il fait noir comme dans un four.

— N’aurons-nous pas de la difficulté à nous guider ?

— N’ayez nulle crainte ; je suis capable de vous conduire à bon port.

Yvonne jeta sur ses épaules un long manteau et éteignit la lumière. Pierre prit les porte-manteaux et passa le premier suivi par Yvonne, puis le père Kernouët ferma la porte à clef qu’il mit dans sa poche et les trois fugitifs se dirigèrent vers le port.

— Comment nous orienter pour trouver exactement la fenêtre de M. Villedieu ? dit à voix basse le père Kernouët.

— Ne vous inquiétez pas ! répondit Pierre.

La silhouette de la sombre prison apparut bientôt.

Les fugitifs longèrent l’extrémité nord de la bâtisse pour atteindre le quai.

— Marchez tous les deux à mes côtés, le long de la muraille, dit Pierre à ses compagnons.

Kernouët et Yvonne se rangèrent sur la même ligne. Pierre fit glisser un long bâton dont il avait eu le soin de se munir, le long de la paroi du quai.