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Parcourez-les, ces campagnes, au retour de la belle saison, alors que la nature a repris son manteau de verdure ; il vous semblera traverser un immense jardin en fleurs, aux suaves parfums, qui s’exhalent des arbres fruitiers formant rideaux des deux côtés de la route vicinale.

C’est dans une des sept paroisses qui composent la Côte de Beaupré que s’est déroulée une partie de l’humble drame qui fera le sujet de ce récit. Nous l’avons recueilli tel qu’il s’est transmis par la tradition, et, chose singulière, quand les faits que nous allons relater semblent ignorés dans la paroisse où ils se sont passés — Château-Richer, pour l’appeler par son nom — la mémoire des vieux de St-Joachim — paroisse située à quelques milles plus bas — en est encore en pleine possession.

Mais avant tout, que l’on nous permette ici une digression afin de répondre à une question qui nous a été posée bien des fois : D’où vient donc ce nom de Château-Richer, quand la paroisse, à proprement parler, est placée sous le vocable de Notre-Dame de la Visitation ?

Il nous est impossible de produire des documents authentiques, mais nous croyons à l’explication que nous a laissé la légende et la voici :

En 1636, le roi Louis, quatorzième du nom,