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la gauche et de tomber sur le flanc de l’armée anglaise, car les troupes françaises s’étendaient à droite.

En apercevant le mouvement des soldats de Poulariès, l’ennemi prit la fuite avec précipitation. Les troupes françaises, qui s’étaient retirées, s’avancèrent rapidement et suivirent si vivement les Anglais que, sans les ordres de leurs officiers qui s’efforçaient de les arrêter, elles seraient entrées pêle-mêle dans la Ville avec les fugitifs.

Comme toujours, Louis Gravel combattait au premier rang, à la tête d’une compagnie de Canadiens dont il cherchait à modérer l’élan, quand, déjà légèrement blessé à l’épaule, il reçut en pleine poitrine une balle perdue qui lui fit une blessure mortelle.

Claude d’Ivernay, en voyant tomber son ami, se précipita à son secours et le releva :

— Dis à Claire, murmura le blessé dans un dernier soupir, que je l’aimais bien, mais que Dieu ne l’a pas voulu !…

Et il expira.