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ligne, cet officier ordonna à chaque régiment de se retirer en arrière, sans donner le motif des ordres de M. de Lévis. À ce moment, les Anglais crurent qu’ils prenaient la fuite et descendirent de leur terrain élevé, pour les poursuivre. M. Dalquier, vieil officier extrêmement brave, qui commandait le bataillon de Bearn et les troupes de la colonie, sur la gauche de l’armée française, se tournant vers ses hommes, leur adressa quelques mots :

— Il n’est pas temps maintenant, mes enfants dit-il, de vous retirer ; vous n’êtes qu’à quarante pas de l’ennemi ; avec la baïonnette au bout du fusil, jettez-vous sur eux ; c’est ce qu’il y a de mieux à faire.

Aussitôt ils s’élancèrent sur les Anglais et s’emparèrent de leurs canons. Une balle traversa le corps du brave Dalquier déjà couvert de blessures, mais ne l’empêcha pas de continuer à donner ses ordres.

À droite, sur le flanc droit de l’armée, le colonel Poulariès était à la tête du Royal Roussillon et de quelques corps de milices canadiennes. Voyant Dalquier rester ferme, tandis que le centre se retirait en désordre et laissait un vide entre les deux, il ordonna à son régiment et aux Canadiens commandés par M. de St-Ours, ayant en sous ordres Louis Gravel, Claude d’Ivernay et de Gaspé, de se porter vers