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— Je l’accepte avec joie de votre main, lui avait répondu la jeune fille, sa présence me parlera de vous.

— Rien de remarquable ne se passa pour Blanche et Claire pendant l’hiver. Dans leur isolement, elles ne reçurent qu’une seule fois des lettres de Montréal.

Bigot ne donna aucun signe de vie.

Les jeunes filles attendaient le printemps comme une espèce de délivrance. Aussi, on comprendra leur joie quand un courrier, envoyé par M. de Vaudreuil, vint leur apprendre la nouvelle que le chevalier de Lévis avait quitté Montréal avec ses troupes le 17 avril, en route pour Québec.

Le 28 avril au matin, les troupes françaises faisaient effectivement leur apparition, et sur les neuf heures, l’armée anglaise allait à leur rencontre avec vingt canons, deux pour chaque régiment : l’armée de Lévis n’avait en tout que deux canons.

Informé du départ de Murray,[1] le chevalier de Lévis poussa par le chemin du Cap Rouge onze compagnies de grenadiers, tandis que l’armée allait remonter près de l’église de Ste. Foye, où était rendu le général Murray avec deux mi le cinq cents hommes. Bientôt

  1. L’abbé Ferland.