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XXXVIII

BON SANG NE MENT PAS

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Avant de poursuivre notre récit — qui touche à sa fin — le lecteur voudra bien nous permettre de lui donner ici un mot d’explication.

On sera peut-être porté à nous accuser de perdre trop souvent de vue nos personnages, pour mettre sous les yeux de nos lecteurs des pages entières de notre histoire, ce qui enlève — l’auteur ne se le cache pas — de l’intérêt, de la vie, en quelque sorte, à la marche générale de cet humble récit.

En écrivant ce livre, si nous sommes sorti peut-être des règles ordinaires d’un roman, c’est que nous avons été guidé avant tout par une pensée patriotique. Expliquons-nous : —

Dans un temps où une certaine partie de nos voisins d’Ontario cherchent à nous traiter en pays conquis ; quand un grand nombre de journaux anglo-canadiens poussent, le fanatisme et la haine du nom français jusqu’à mettre en doute notre courage ; tranchons le mot : quand il n’y a que quelques mois, un journaliste anglais, sans le moindre semblant de vérité, sans le plus petit prétexte, s’oubliait jusqu’à accuser nos volontaires canadien-français de