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qui lui avait remis la prétendue lettre de son père.

Ils roulèrent devant eux une petite table chargée d’un modeste repas.

— Voilà votre déjeuner, dit la vieille femme.

Et tous deux se retirèrent, l’homme en lançant sur la jeune fille un regard de convoitise, regard qui fut surpris par la mégère.

Or, cet homme crapuleux — comme tout ce qui tenait de l’entourage de Bigot — du nom de Pierre Maillard, et sa femme, que l’on désignait sous le nom de La Grêlée, étaient les gardiens du château de Beaumanoir.

Comme toutes les femelles de ce genre, La Grêlée était jalouse de son homme, jalouse en tigresse ; elle avait surpris, avons-nous dit, le regard de Pierre. De là, dès le même soir, une scène de ménage dans laquelle les conjoints échangèrent certaines caresses sous la forme de taloches plus ou moins bien appliquées et rendues.