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la rivière Cazeau qui fût épargnée, nous ne savons pour quel motif.

Les soldats anglais passèrent la nuit dans la maison qui sert aujourd’hui de couvent et qui était alors habitée par des sœurs françaises, croyons-nous[1].

Deux jeunes garçons d’une quinzaine d’années du nom respectif de Ignace Gravel et Massé Gagnon, faillirent dans cette circonstance être la victime de leur témérité. Nous tenons ces détails, du petit-fils de l’un d’eux.

Depuis plus de deux mois on était sans nouvelles du théâtre de la guerre et de la maison. Défense avait été faite par les vieux et les mamans de descendre au bord de l’eau : les Anglais étaient si près.

N’écoutant que leur courage et poussé par la curiosité, Gravel proposa à son camarade Gagnon d’aller à la découverte, et voilà les enfants en route.

Rendus sur le terrain de l’église qui était alors bordé d’arbres gigantesques sur toute sa longueur, nos deux jeunes braves avaient le cœur gros quand ils trouvèrent l’église incendiée.

  1. Cette maison ne fut pas plus épargnée ; Il ne resta que les quatre murs réparés plus tard par les soins de Mgr l’évêque Plessis. Employée comme maison d’écoles pour les garçons et les filles, il n’y a qu’une quinzaine d’années qu’elle a été transformée en couvent — sa première destination — grâce au zèle du curé d’alors, feu le Révd. M. Ed. Richard.