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tion entre la paroisse de Ste-Anne et celle de Château-Richer — une jeune fille du nom de Bolduc, qui s’était imprudemment approchée à la lisière du bois, fut aperçue par les soldats anglais qui la poursuivirent et parvinrent à s’en emparer.

Elle revint au bout de quelques jours et oncques après ne la vit sortir sans un voile épais qui cachait son visage à tous les regards.

À Château-Richer et à l’Ange-Gardien — paroisses voisines — en raison même du voisinage de l’ennemi, dès que les troupes anglaises étaient débarquées au Saut Montmorency, les habitants s’étaient réfugiés dans les bois et y vécurent jusqu’au mois d’octobre[1].

On avait enfoui dans les caves creusées en terre les objets les plus précieux, Le touriste peut voir encore aujourd’hui près de l’église de Château-Richer, sur la propriété Lambert, les derniers vestiges d’une de ces caves où avaient été cachés les ornements du culte et les vases sacrés.

Toutes les habitations furent également incendiées et la moisson ravagée dans ces parages, à l’exception d’une seule maison située près de

  1. Dans le cours de l’été, il y eût plusieurs naissances. À la Rivière-aux-Chiens, vous trouverez une famille Racine peu connue sous ce nom et que l’on ne désigne que sous le nom de Noyer. Le grand père vit le jour sous un noyer pendant cette période malheureuse. De là l’origine du nom d’aujourd’hui qui a supplanté celui d’autrefois.