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78 Histoire critique de la rédaction des confessions

j’fù reçu est d’une édition très-différente. Vous me ferez grand plnisir de me marquer, et même le plus tôt qu’il sera possible, si ce quiproquo vient de vous; car je désire extrêmement et pour moi de savoir à quoi m’tn tenir sur cet article. c Rey répondit à Rousseau le 2 2 décembre 1773, immédiatement après réception de sa lettre, et cette réponse a pu être entre les mains de Rousseau le 28 décembre. Elle ne fit que confirmer ses tristes soupçons. En conséquence la note mentionnée fut écrite après cette date. (180)

Rousseau confia un manuscrit des Confessions, en même temps <iu’un manuscrit des Dialogues, à son ami Paul Moultou de Genève, qui vint le voir à Paris, avec son fils Pierre, au commencement du mois de mai 1776. Cela se fit en grande cérémonie. Rousseau, ayant prié Pierre Moultou de le laisser un moment seul avec son père, s’entendit d’abord avec celui-ci et lui remit son dépôt entre les mains; puis, faisant rentrer le fils, il reprit le dépôt des mains de son ami, le mit dans celles de Pierre Moultou en disant, d’un ton solennel , qu’il avait confié à l’amitié de Paul Moultou le plus grand trésor et qu’il s’était fait donner la promesse de publier ces écrits après sa mort. ïPour le cas malheureux, continua Rousseau, que votre père mourût avant moi, je demande maintenant votre parole d’honneur de le remplacer et d’accomplir à sa place fidèlement la promesse.* Pierre Moultou ayant donné sa parole d’honneur, Rousseau remit de nouveau les manuscrits entre les mains de son ami. — Le jeune Moultou a décrit deux fois cette scène touchante et déclaré finalement que Rousseau avait laissé au dépositaire le soin de juger quel moment après sa mort serait propre à la publication des manuscrits en cause. (181)

Rousseau mourut en 1778 à Ermenonville, où le marquis DE GiRARDiN lui avait offert un asile. Il laissait parmi ses papiers un second manuscrit des Confessions. Dans sa corre- spondance avec M. du Peyrou, sa femme en a donné une assez bonne description, hcs Confessions, écrit -elle, étaient enveloppées et cachetées dans un papier blanc, avec deux grands livres de lettres copiées par Rousseau ; les Confessions étaient en petit format entre-in 8° et petit in 4", écrites d’une écriture assez grosse et très serrée. (182)

(180) Boscha p. 302. 303. et p. 308. — Voyez la ’Déclaration relative à différeatis riimprtsHons de sei ouiiragest. Sig;né >fait i Paris, ce 23 janvier

774’ J’-J- Rou5seau«. {Oeuvres compfetei etc., édition de Bruxelles 1839.

XXXIII. 173. 174.) Cette déclaration, insérée Asth. la Gatette de la littérature, des sciences et des arts Nr. 12, dn samedi 19 février 1774, condamne aussi bien les réimpressions de Rey que celles de France comme altérées, mutilées, falsifiées etc. (Voyez: Boscha p. 303 Anm.)

(181) Articles d’Ernest Naville dans la Bibliotlùque uaiverselk. Avril el mai 1 8fii, — Pièces relatives à la fiuùlieatinit de la suite des Confessions de jf’-y. Housteau. 12 pages in 40. [1790.]

(i8z) Lettres de Mme Rousseau à M. Du Peyrou. (tl février 1780 et 6 mars 178a) Manuscr. de M. Du Peyrou à Neucbâtel.