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56 Histoire critique de la rédaction des confessions

Lettre de Rousseau à M. de Saint -Germain, à Monquin , le 17 V 70 (Oeuvres compl. Corresp.

XII. p. 185. 186.) »Je ne fis point un secret de ma conduite (de l’exposition des enfants) à mes amis ne voulant pas passer à leurs yeux pour meilleur que je n’étais.

Quel parti les barbares en ont tiré! Avec quel art ils l’ont mise dans le jour le plus odieux

Les Confessions des J.-J. Rousseau. (Oeuvres compl. Conf.

Vm. p. I etc. P- 254. . . , je le dis i Diderot, à Grimm ; je l’appris dans la suite à Mme d’Epinay et dans la suite encore à Mine de Luxembourg . ... En un mot, je ne mis aucun mystère à ma conduite, non seulement parce je n’ai jamais rien à cacher à mes

amist etc. etc. p. r. (»le préambule*)

Être étemel. Rassemble

autour de moi f innombrable foule, de mes semblables ^ qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent etc. etc. Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur au pied de son trône avec la même sincérité , et puis qu’un seul te dise, s’il ose: je fus meilleur que cet homme-là. «

ah ; que ces hommes si sévères aux fautes d’ autrui rentrent dans le fond de leur conscience, et que chacun d’eux se félicite s’il sent qu’au jour où tout sans exception sera manifesté, lui- même en sera quitte à meilleur compte.*

Dans les Confessions destinées au public, l’auteur voudrait voir rassemblé autour de lui, au Jugement dernier, l’innombrable foule de ses semblables. Mais en écrivant ce passage il avait en vue, sinon exclusivement, du moins en première ligne, ses anciens amis qui » après sa rupture avec eux a ont. s trahi la confiance de l’amitié , violé le plus saint de tous les pactes, publié les secrets

versés dans’ leur sein, déshonoré à plaisir l’ami « i’Sans

vouloir me disculper du blâme que je méritée déclare Rousseau, j’aime mieux en être chargé que de celui que mérite leur méchanceté.» {128)

L’auteur des Confessions fit part de tous ces événements de sa vie et de tous ses sentiments à ses connaissances du midi de la France. Expédier une longue lettre à M. de Saint-Germain c’était élever celui-ci au rang de sdéposiiaire des éclaircissements qu’elle contenait et qui pouvaient importer un jour au triomphe de la vérité;* (129) et Saint-germain le remercia de ce »dépôt«, de cette >maique de confiance et d’honneur.s (130}. Rousseau

(lï8) OiuT^ti cempl. Conf. VllI. p. 254. Vovra Ibid. Carrlit, XII. p. 171 et 185.

(129) Oeuvres cempl. Corr. XII. 179.