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Plan primitif et canevas de l’ouvrage 33

auxquels ils se rapportent ou dont ils sont les ébauches. Dans les Pendes détachées de Streckeisen - Moultoo on reconnaît facilement les suivantes comme appartenant à Mon Portrait: i) »Je ne suis point sensible pag. 351

2) »I1 est impossible qu’un homme - 352

3) «Les traits du visage - 352

4) »Si les princes sont peints - 352

5) >Ën me disant: j’ai joui, je jouis encore .... - 354 (voyez M(ï« Portrait p. 287. «Je jouis encore du

plaisir qui n’est plus?)

6) ’Consumé d’un mal incurable - 354

7) »J1 n’y a que moi seul {48) - 366

Le fragment de Mon Portrait débute par ces mots: »Je vois que les gens qui vivent le plus intimement avec moi ne me connaissent pas.» Mais nous avons découvert sur trois chiffons de papier le véritable premier jet de l’exorde. Le voici;

j) ij’écris la vie d’un homme qui n’est plus; mais que j’ai bien connu, qu’âme vivante n’a connu que moi et qui mérita de l’être. Cet homme c’est moi-même. Lecteurs, lisez atten- tivement cet ouvrage; car bien ou mal fait il est unique en son espèce [et le sera probablement autant que durera le genre humain]. (*) La condition qui peut le rendre tel* . . .

2) «Lecteurs, je pense volontiers à moi même et je parle comme je pense. Dispensez- vous donc de lire cette préface si vous n’aimez pas qu’on parle de soi.«

3) » . . ils prétendent que c’est par vanité qu’on parle de soi. Eh bien, si ce sentiment est en moi, pourquoi le cache- rois-je? Est-ce par vanité qu’on montre sa vanité î Peut-être trouverois-je grâce devant des gens modestes, mais c’est ia vanité des lecteurs qui va subtilisant sur la mienne . . .

Si je sors un moment de la règle, je m’en écarte à cent lieues. Si je touche à la bourse que j’amasse avec tant de peine, aussitôt tout est dissipé.

À quoi cela était-il bon à dire ? à faire valoir le reste , à mettre de l’accord dans le tout; les traits du visage ne font leur effet que parce qu’ils y sont ions; s’il en manque un, le visage est défiguré. Quand j’écris je ne songe point à cet

US) Streckeisen-Moultou. Otuvies tic. tPensies dilachies’ p. J51 (*) [ ’ - ] eifacé dans le manuscrit.