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aS Histoire critique de la rédaction des confessions

catives composera du moins deux forts volumes in octavo et je ne doute pas que la vie, à ne la prendre que jusqu’ici, ne passe la même étendue; mais c’est aussi une entreprise longue à exé- cuter.» (22)

LES MATÉRIAUX

I,es documents, dont l’auteur des Confessions se servit pour son travail, sont principalement les lettres qu’il avait écrites et celles qu’on lui avait adressées ; or les premières autant qu’elles exist^ent encore, se trouvaient entre les mains d’autrui et dis- persées dans la moitié de l’Europe. Rousseau n’avait pris que depuis peu l’habitude de faire des brouillons de ses lettres ou d’en conserver les copies. Au grand dépôt de ses manuscrits à Neu- chStel il y a, il est vrai, l’original d’une de ses lettres écrite à Cluses le 30 août 1733 à madame De Warens, et d’une autre adressée à M. Daniel Roguin, Paris le 9 juillet 1745; mais nous ne saurions dire, quand ces précieux restes sont entrés dans cette magnifique collection. La correspondance complète de Rousseau avec du Peyrou, Madame de Franqueville et d’autres y fut ajoutée assez longtemps après sa mort. Pour les brouillons, nous avons eu le bonheur d’en découvrir quelques-uns qui, appartenant à l’année 1751, furent sauvés par hasard et que le lecteur trouve aux Nos. II et III de ces Recherches.

Si nous cherchons à Neuchâtel, dans la Collection de lettres adressées à Rousseau et qui comptent par milliers, des lettres relatives à la première période de sa vie, nous n’en rencontrons aucune antérieure à 1745, une seule de cette année [M. De Voltaire à J. J. Rousseau, du 15 décembre 1745] et après celle-ci plus aucune jusqu’à l’année 1754. (22a) Si la lettre à RoGUiN, du 9 juillet 1745, n’était pas alors à la disposition de Rousseau, il en est de même de la réponse écrite sur la même feuille que nous avons publiée au No. I de ces Recherches.

Ainsi l’auteur des Confessions put affirmer, que leur première partie (contenant les années 1712— 1742) (23b) a été toute écrite de mémoire.* {23) Selon toute apparence il ne possédait pas même une collection des opuscules en vers ou en prose qu’il avait composés à cette époque; et Fréron lui fit une sur- prise peu agréable, en publiant dans ses feuilles, en 1765, un certificat d’un miracle, donné en bonne forme plus de vingt ans auparavant par le même Rousseau qui attaquait si fort les miracles dans ses Lettres kriies de la Montagne. (24)

(z2) Boscha, Rousseau à Rey te iS mars 1765. p. 251.

(l2a) C’est la lettre de M, Du Pana J,-J. Rousseau, ftrite pendant le séjour de ce dernier à G«oive (1754) et encore inédite. Maouscr. deNeuchâteU

(izb) Le texte dit 1741.

{23) Oeuvra campl. Canfcssiotis VIII. 195,

(24) Of.uvris compl. Conf. VIII, p. 85. Rousseau ne savait comment Fréron avait déterré ec certificat. — Serait Grimm le trattreP II écrivit