Page:Rousseau - Fragments inédits éd. Jansen 1882.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

Conseils À un Cuké 7

4) Prière composée par Jean-Jacques à la demande de Ma- dame UE Warens.(6) 1738?

5) Prière, commençant par ces paroles: sMa conscienct; nie dit combien je suis coupable* etc. (7) 1738:

6) Mémoire remis le 19 avril 1742 à M. Buudet, antonin, qui travaille à l’histoire de feu M, de Bernex, évêque de Genève. (8)

7) Fragment d’une cpîlre à M. Borde. (Venise 1743): ïAprès un carême ennuyeux* etc. (q)

À ces documents imprimés ajoutons ici le fragment inédit d’une lettre, qui, appartenant à l’année 1751, peut bien servir à l’histoire du catholicisme de Jean-Jacques Roussçau. Le voici:

sEnfin, mon cher abbé, vous voilà curé; je m’en rejouis de tout mon cœur et suis charmé d’avoir pour vous Vates à tous égards. Croyez, je vous prie, que mon amitié est à l’épreuve de la fortune. Malgré mon mépris pour tous les titres et pour les sots qui les portent, malgré ma haine pour tout ce qu’on appelle place et pour les fripons qui les oc- cupent, je crois que je vous verrois même devenir Evêque sans cesser de vous aimer.

Assez d’autres vous feront des complimens sans se soucier de vous; pour moi qui suis vôtre ami je veux vous donner des conseils. Je crois vous marquer en cela beaucoup mieux mon attachement qu’en vous prodiguant tous les éloges que la flatterie n’ose refuser à ceux qui en sont indignes, mais que la bienséance, malheureusement pour le peuple, interdit envers ceux qui les méritent. Je serais Gros -Jean si vous voulez, mais il y a beaucoup moins de ces Gros -Jean -là que de Curés qui en auroient besoin.

Vous voilà libre enfln, c’est à dire assujeti à un seul maître, mais le plus impérieux de tous, qui est le devoir, car le joug de la raison, pour être moins sujet au caprice, n’est pas moins dur que la tyrannie des hommes, et il n’y a point d’esclave qui ait plus de peine à contenter son maître qu’un honnête homme en trouve à se contenter lui-même. C’est encore pis, quand on a d’autres gens sous sa conduite, alors la liberté n’est qu’apparente. C’est assez pour l’homme libre

(6) Ibid. XII. p. 359.

(7) A. Sajous, Le dix-huitieme siidt h l’éttanger. Paris 1861. I. 236 etc.

(8) Oeuiirts mmpliUs. XII. 291—394.

(9) Ibid. VI. 7. Le lecteur trouvera peut-^tre dans le fragnicnt mSlnc 1 preuve qu’il fut écrite Venise en 1743.