Page:Rousseau - Du Contrat social éd. Beaulavon 1903.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE PREMIER l3l

s'appellent en particulier citoyens, comme partici- pants à l'autorité souveraine, et sujets, comme sou- mis aux lois de l'État. Mais ces termes se confondent souvent et se prennent l'un pour l'autre ; il suffît de les savoir distinguer quand ils sont employés dans toute leur précision ( 1 ).

��CHAPITRE VII

��DU SOUVERAIN

On voit par cette formule ( 2 ) que l'acte d'asso- ciation renferme un engagement réciproque du public avec les particuliers, et que chaque individu, con- tractant pour ainsi dire avec lui-même, se trouve engagé sous un double rapport : savoir, comme membre du souverain envers les particuliers, et comme membre de l'Etat envers le souverain. Mais on ne peut appliquer ici la maxime du droit civil, que nul n'est tenu aux engagements pris avec lui- même ; car il y a bien de la différence entre s'obliger envers soi ou envers un tout dont on fait partie.

Il faut remarquer encore que la délibération publique, qui peut obliger tous les sujets envers le souverain, à cause des deux différents rapports sous lesquels chacun d'eux est envisagé, ne peut, par la

(*) Il importe cependant de retenir ces définitions, car, dans la suite, Rousseau va presque toujours prendre ces mots « dans toute leur précision ». Beaucoup de raisonne- ments seraient incompréhensibles, si on ne se rappelait la définition qu'il donne notamment des mots Etat et souverain.

{-) La formule du pacte social.

�� �