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que toute Musique où l’on distingue plusieurs Chants simultanés est mauvaise, & qu’il en résulte le même effet que de deux ou plusieurs discours prononcés à la fois sur le même Ton. Par ce jugement, qui n’admet nulle exception, l’on voit ce qu’on doit penser de ces merveilleuses Musiques où un Air sert d’Accompagnement à un autre Air.

C’est dans ce principe de l’Unité de Mélodie, que les Italiens ont senti & suivi sans le connoître, mais que les François n’ont ni connu ni suivi ; c’est, dis-je, dans ce grand principe que consiste la différence essentielle des deux Musiques : & c’est, je crois, ce qu’en dira tout jugé impartial qui voudra donner à l’une & à l’autre la même attention ; si toute fois la chose est possible.

Lorsque j’eus découvert ce principe, je voulus, avant de le proposer, en essayer l’application par moi-même cet essai produisit le Devin du Village ; après le succès, j’en parlai dans ma Lettre sur la Musique Françoise. C’est aux Maîtres de l’Art à juger si le principe est bon, & si j’ai bien suivi les regles qui en découlent.

UNIVOQUE, adj. Les Consonnances Univoques sont l’Octave & ses Répliques, parce que toutes portent le même nom. Ptolomée fut le premier qui les appella ainsi.

VOCAL, adj. Qui appartient au Chant des Voix. Tour de Chants Vocal ; Musique Vocale.

VOCALE. On prend quelquefois substantivement cet adjectif pour exprimer la partie de la Musique qui s’exécute par des Voix. Les Symphonies d’un tel Opéra sont assez bien faites ; mais la Vocale est mauvaise.