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divisée chromatiquement en douze Sons différens, comme dans la Musique moderne. Ce qui est manifeste par l’inspection des Tables mises par Meibomius à la tête de l’ouvrage d’Alypius. Ces remarques sont nécessaires pour guérir l’erreur de ceux qui croient, sur la soi de quelques Modernes, que la Musique ancienne n’étoit composée en tout que de seize Sons.

On trouvera (Pl. H. Fig. 2) une Table du Systême général des Grecs pris dans un seul Mode & dans le Genre Diatonique. À l’égard des Genres Enharmonique & Chromatique, les Tétracordes s’y trouvoient bien divisés selon d’autres proportions ; mais comme ils contenoient toujours également quatre Sons & trois Intervalles consécutifs, de même que le Genre Diatonique, ces Sons portoient chacun dans leur Genre le même nom qui leur correspondoit dans celui-ci : c’est pourquoi je ne donne point de Tables particulieres pour chacun de ces Genres. Les Curieux pourront consulter celles que Meibomius a mises à la tête de l’ouvrage d’Aristoxène. On y en trouvera six ; une pour le Genre Enharmonique, trois pour le Chromatique, & deux, pour le Diatonique, selon les dispositions de chacun de ces Genres ; dans le Systême Aristoxénien.

Tel fut, dans si perfection, le Systême général des Grecs ; lequel demeura à-peu-près dans cet état jusqu’à l’onzieme siecle ; tems où Guy d’Arezzo y fit des changemens considérables. Il ajouta dans le bas une nouvelle Corde qu’il appella Hypoprostambanomene, ou Sous-ajoutée, & dans le haut un cinquieme Tétracorde, qu’il appella le Tétracorde